Sur Twitter, Élie Yaffa, dit Booba, accuse Israël d’« acharnement » et de « massacre des civils palestiniens ». Reprenons dans l’ordre. Ce rappeur n’a rien tweeté sur le massacre de plus de mille Juifs (et d’Arabes israéliens) le 7 octobre dernier. En soi, c’est inacceptable et cela le discrédite pour porter des jugements moraux sur la tragédie du Proche-Orient.
De même, il n’a pas tweeté sur les tirs du Hamas contre des Palestiniens qui manifestaient contre la dictature islamiste à Gaza cet été. On n’est pas « pro-palestinien » au vrai sens du mot si l’on choisit ses victimes palestiniennes selon la nationalité des tireurs.
On ne l’est pas davantage — et on n’est pas plus honnête — si l’on omet de préciser, primo, que l’armée israélienne prévient avant bombarder massivement Gaza et, secundo, que le Hamas tente d’empêcher les civils de se mettre à l’abri. Dans certains cas, c’est allé jusqu’aux tirs à balles réelles, les appels au martyre faisant de moins en moins recette.
Non, Monsieur Yaffa, vous n’êtes pas un défenseur efficace et sincère des civils gazaouis, vous êtes juste quelqu’un qui a un problème avec Israël (une démocratie, certes imparfaite, mais une démocratie quand même, où un Arabe a été président par intérim) et un rappeur dont une partie des fans ont un problème avec les Juifs. C’est petit. Ça ne sert pas la paix au Proche-Orient, ni la paix civile en France.